Presse
Le front de l'aube
"Le front de l'Aube" oratorio création Festival de Laon le 13 Octobre 2017
Matière, mouvement, éclair
Over the sea (2012), qui donne son titre au nouvel album monographique d’Edith Canat de Chizy produit par le label Solstice, est la première œuvre, commande de l’Ircam, pour laquelle la compositrice fait appel, via l’assistance de Grégory Beller, à l’outil électronique.
C’est ici la peinture de Claude Monet et l’univers miroitant et subtil du peintre, qui nourrissent son imaginaire sonore stimulé par la fantasmagorie de l’électronique. Au trio à cordes (les Diotima) se joint l’accordéon (celui de Pascal Contet), interface idéal entre le monde acoustique et les sons de synthèse. Relayant l’écriture instrumentale qu’elle transforme à mesure, l’électronique fait naître des morphologies et trajectoires inouïes, du continuum sonore à la pulvérisation de la matière. Prodigieux, l’enregistrement Ircam (Sébastien Naves) recrée l’espace où évoluent les textures raffinées et mouvantes, nous immergeant dans un monde troublant autant qu’insaisissable.
Drift (Dérive) pour clarinette et orchestre est écrit un an après Over the sea. Sans les logiciels de l’Ircam cette fois, mais avec un pupitre de percussions diversifié autant qu’actif, Édith Canat de Chizy met à l’œuvre des procédés de floutage, mixture et morphing agissant, tel l’électronique, sur les sonorités de la clarinette comme au sein des textures orchestrales. Des jeux d’ « ombre double » entre le soliste – éblouissant Paul Meyer – et le clarinettiste du rang, propulsent le mouvement du son dans l’espace, décuplant l’effet vibrionnant d’une écriture virtuose, aussi fluide que cursive. Les ressorts de l’invention dans le domaine des couleurs, des modes de jeux et des associations de timbres captivent l’écoute – d’une qualité exemplaire – au fil d’une trajectoire toujours puissamment contrôlée.
Comme chez Debussy, l’écriture orchestrale d’Édith Canat de Chizy est « de couleurs et de temps rythmés ». Pierre d’éclair (2011) – titre emprunté à René Char – est un bijou alliant la fermeté du trait et la souplesse des figures, la rigueur formelle et la plasticité des textures. La compositrice manie la couleur pure et convoque un riche pupitre de percussions, qui participe du ressort dramaturgique et donne à entendre, de manière obstinée autant que mystérieuse, ses coups répétés qui comptent le temps. L’énergie propulsant la matière le dispute au raffinement des timbres et à la sensibilité/sensualité des sonorités exerçant leur pouvoir secret de fascination. L’Orchestre national de Lyon, servi par une même qualité d’enregistrement, en restitue pleinement l’éclat singulier.
Visio
" La compositrice s’empare des visions de l’univers d’Hildegarde von Bingen qui avait, au XIIème siècle déjà, la conviction que la terre était ronde: « Je vis une immense sphère/Ayant à sa partie extérieure un cercle de lumière étincelante ». L’écriture des voix et des instruments s’inscrit dans un mouvement circulaire souvent spectaculaire dont l’électronique accuse l’effet de cinétique. L’alliage subtil des timbres et l’utilisation efficace des percussions résonnantes, via la magie électronique, suggèrent admirablement les spirales ascensionnelles et autres tourbillons de vent décrits par la poétesse dans ses visions."
Michèle Tosi Resmusica.com
Nunc Dimittis à Abbeville
Dès les premiers sons, la pièce d’Edith Canat de Chizy captive. Nous quittons brusquement l’Allemagne romantique et religieuse pour une fantastique forêt de sons et de bruissements. Les chanteurs murmurent, parlent, psalmodient à toute vitesse, se frappent la poitrine autant qu’ils chantent. L’écriture est ciselée à l’extrême. Ce Nunc Dominus est court et très dense. Le soin apporté à son élaboration est perceptible, rien n’est laissé en trop. La respiration y est aussi importante que le chant : à plusieurs reprises, le chœur souffle, inspire, expire ostensiblement. Avec cette pièce, la spiritualité revêt une toute autre expression.
La lettre du musicien Suzanne Gervais 20-05-2015 ( Jeune Choeur de Paris dir. Henri Chalet)
Hadewijch d'Anvers: La fureur d'aimer
CD Times " L'oeuvre pour orchestre"
... Le discours anguleux, ponctué par des ruptures et des impacts que cette rétrospective incite à considérer comme des constantes, passe dans la Ligne d'ombre par le filtre d'une plus grande économie de moyens. De cette sobriété naît une force expressive plus impressionnante encore, alimentée par un cortèges de figures qui, évoluant sur un fond faussement statique, poussent inexorablement vers un climax. On ne pourra qu'être frappé par une autre constante: les fins très ténues avec lesquelles Edith Canat de Chizy, dans un geste particulièrement élégant, s'efface après avoir affirmé.
Pierre Rigaudière
Diapason.
Syncrétisme
EN 2005, Edith Canat de Chizy entrait à l'Institut de France par la grande porte. Première femme élue à la section musicale de l'Académie des beaux-arts, elle trouvait ainsi une manière de consécration... balayée d'un revers de main de sa part pour tout ce qui pourrait relever de l'anecdote. Compositeur (ne surtout pas dire "compositrice") à l'aise avec l'orchestre (en témoignent plusieurs "résidences" auprès des phalanges symphoniques, de Besançon à Lyon), Edith Canat de Chizy sert la forme orchestrale, parfois sous le biais concertant, afin de développer des correspondances musicales avec d'autres formes d'art.
Pour autant, pas question de lui coller une étiquette "figuraliste" ou "illustrative". Et pas davantage celle de "mystique". Si le sacré la fascine, elle refuse tout amalgame avec la "spiritualité New Age" qui fait florès depuis un certain temps. La peinture (Nicolas de Staël à l'origine du concerto pour alto Les Rayons du jour), la philosophie (Heidegger) et la poésie (Philippe Jacottet) offrent souvent l'idée première d'un parcours que chacun doit imaginer à sa façon. Imaginer : le mot-clé de la création selon Canat de Chizy.
Formée au Conservatoire de Paris, à une époque "où le langage prenait le pas sur l'imagination", la musicienne a appris la liberté au contact de Maurice Ohana, assumant son goût de l'indépendance loin des chapelles et des écoles. Au point, comme son mentor, d'avoir effectué une traversée du désert ? "Nullement", rétorque la benjamine de l'Institut qui pense être parvenue à réaliser tous ses projets en dépit d'un handicap hérité de son éducation : "attendre qu'on vous propose sans jamais demander de soi-même".
Davantage sollicitée depuis le début des années 2000, Edith Canat de Chizy se concentre dorénavant sur la composition et l'enseignement (au Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris). Elle n'a connu ni crises esthétiques ni changements d'orientation stylistique, et plaide pour une "évolution lente et constante" de l'état de compositeur qui se traduit par l'exploration dans une oeuvre de pistes laissées en suspens dans la précédente. Avec toujours la force motrice d'un questionnement tel que formulé par René Char : "Comment vivre sans inconnu devant soi ?"
C'est au sortir de la classe d'Ivo Malec dans les années 1980 qu'Edith Canat de Chizy, attirée par le médium électroacoustique, a réalisé une pièce pour bande dans les studios du groupe de recherche musicale de Radio France et puis plus rien avant longtemps dans ce domaine. Pourtant, les techniques de l'électroacoustique ont fortement influencé son écriture pour orchestre. Elle effectue aujourd'hui, à l'Ircam, le chemin inverse, partant du modèle instrumental pour guider les transformations électroniques. Née un quart de siècle jour pour jour après Pierre Boulez, soit le 26 mars 1950, Edith Canat de Chizy aura attendu le même laps de temps pour recevoir enfin sa première commande de l'institution boulézienne, Over the Sea, qui sera créée au Théâtre des Bouffes du Nord le 11 juin.
Pierre Gervasoni Le Monde 31 Mai 2012
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/05/31/edith-canat-de-chizy-syncretisme_1710186_3208.html#HlYAY6GgCHuGxiwL.99
L'orchestre comme horizon illimité
Edith Canat de Chizy entrevoit l’orchestre comme un horizon illimité
LE MONDE pour Le Monde.fr | 06.04.2011 à 16h01
Maurice Ohana, son mentor, en avait eu le pressentiment. Edith Canat de Chizy devait siéger à l’Institut de France. Elle fut donc, en 2005, la première femme compositeur à entrer à l’Académie des beaux-arts, où seule Jeanne Moreau l’avait précédée en tant que représentante du beau sexe.
Quel intérêt y a-t-elle trouvée ? "Celui de développer des échanges avec des artistes autres que musiciens", confie la benjamine des éminences réunies sous la Coupole. Dans la droite ligne d’une démarche créatrice qui l’a toujours conduite à puiser son inspiration dans la poésie ou la peinture.
Pierre d’éclair, entendue à Lyon le 2 avril, emprunte ainsi son titre à René Char, dont Edith Canat de Chizy fait sien le questionnement majeur : "Comment vivre sans inconnu devant soi ?". A 56 ans, elle a déjà livré un bon nombre de partitions issues de cette interrogation fertile sans jamais verser dans une écriture illustrative.
"Je me garde bien d’avoir des intentions figuralistes et je cultive l’imaginaire né de la rencontre entre les arts en laissant l’auditeur libre de son écoute", confirme l’auteur d’un concerto pour alto, Les Rayons du jour, inspiré de la palette de Nicolas de Staël ou d’une pièce d’orchestre, De noche, mise en relation avec un poème de Jean de la Croix.
Les étiquettes de "mysticisme" ou de "spiritualité" ont donc beaucoup servi pour labelliser la musique d’Edith Canat de Chizy. Beaucoup trop à son sens. Sans parler de la notion de sacré, qu’elle ne revendique que sous sa forme la plus large. "Le sacré, c’est ce qui nous dépasse", assure-t-elle en renvoyant à la "définition du dictionnaire".
ACADÉMICIENNE NULLEMENT ACADÉMIQUE
Cette sensation compte indéniablement parmi les effets produits sur l’auditeur par la musique d’une académicienne nullement académique. Ni rétrograde, ni progressiste, le langage d’Edith de Canat de Chizy tend à faire parler la matière dans une dimension inédite. Chacune de ses œuvres d’importance s’apparente à un parcours de la Création. Un univers prend forme dans les sons.
Pierre d’éclair débute par un foudroyant glissando de tam-tam, bruit irradiant que prolongent les cordes par ricochets brouillés. La dualité de l’œuvre – résumée par son titre – est caractéristique du style d’Edith Canat de Chizy, qui a une façon de s’imposer (ici, de s’abattre) et de se retirer (plus loin, de se répandre) à nulle autre pareille. L’auditeur doit à la fois lever les yeux –comme pour voir ce qui le dépasse- et tendre l’oreille, pour saisir l’indistinct qui l’attire. La "fulgurance et l’immobilité", à la base de la présente expression poétique, sont renouvelées avec soin mais les séquences de transition entre ces deux pôles sont aussi dosées avec efficacité.
Pierre d’éclair apparaît sans conteste comme la plus belle pièce pour grand orchestre écrite à ce jour par Edith Canat de Chizy, les autres étant réunies sur un CD que vient de publier le label Aeon. L’effectif symphonique se présente assurément au compositeur, selon ses propres termes, "comme l’horizon illimité" dont René Char prône la nécessité pour tout artiste. Aboutissement d’un an de résidence à l’Orchestre national de Lyon, Pierre d’éclair témoigne aussi du rayonnement des musiciens placés sous la baguette d’Ilan Volkov.
Pierre Gervasoni
Pierre d’éclair (création) par l’Orchestre national de Lyon, Ilan Volkov (direction)
Partition pour Nicolas de Staël
Disciple de Maurice Ohana, Edith Canat de Chizy libre ici une œuvre de rigueur et de tempérament.
A propos des Rayons du jour
Ce superbe concerto ne comporte aucun effet gratuit et triomphe grâce au jeu caressant de l’altiste portugaise Ana-Bela Chavès.
Au service de l'alto
Son concerto séduit par son raffinement très français, son élégance harmonique et le caractère évocateur de climats quasi picturaux.
A 50 ans, Edith Canat de Chizy suit un chemin peu frayé
« A 50 ans, Edith Canat de Chizy suit un chemin peu frayé, et même un chemin dont elle dessine le parcours à son seul usage. Sa maîtrise de l’écriture pour cordes crève les yeux, surtout pour le quatuor, mais cela n’est rien. C’est la liberté d’aller où elle veut qui est admirable, d’admettre ses propres détours. Non point son caprice, mais l’enchaînement des images. Tout change constamment, passe du léger au profond, du cauchemar à la lumière (quatuor n°1). Une musique libre, et même libre d’être conceptuelle. »
A propos de Véga
L’écriture organistique est un exercice périlleux dans lequel excellent en premier lieu les praticiens de cet instrument quelque peu compliqué… C’est pourquoi il est rare que des compositeurs non organistes y trouvent leurs marques (ce fut le cas du contrapuntiste Hindemith) ou qu’ils sachent dépasser celles de l’instrument au profit de leur langage (ainsi en fut-il de Schoenberg). Confrontée à une commande dont il lui fallait transgresser les bornes immédiates (une copie d’orgue du XVIIe siècle français), Edith Canat de Chizy a cherché à recréer la dimension spatiale dont son art consommé de l’orchestration nous offre maints témoignages si personnels ; une respiration quintessenciée se dégage des étagements sonores mystérieux ou irréels, suscités par le poème de Philippe Jacottet « évoquant la voix que se mêle aux étoiles ». A l’organiste de savoir faire oublier les rigidités de sa mécanique pour souplement épouser des intentions ou des indications qui nous rappellent que la compositrice, à l’origine, est violoniste…
On reste émerveillé par l’art envoûtant d’Edith Canat de Chizy
« ...On reste émerveillé par l’art envoûtant d’Edith Canat de Chizy. Elève de Maurice Ohana et d’Ivo Malec, elle est le parfait exemple de l’indépendance acquise par les créateurs de sa génération – celle de l’après-guerre - vis-à-vis des écoles et des dogmes... »
Cette ancienne élève d’Ivo Malec et de Maurice Ohana
« ...Cette ancienne élève d’Ivo Malec et de Maurice Ohana invalide depuis quelque temps toute tentative typologique de sa musique. Sur le plan d’une supposée caractéristique féminine, bien sûr, comme sur ceux du langage, sans évolution linéaire et encore moins modernisante, et du style, reconnaissable dans la qualité des mutations plus que dans la permanence de certaines tournures. » Variations de lumière « En témoignent Siloel (1992) pour cordes et surtout, Exultet (1995), concerto pour violon d’une irrésistible séduction. Cette page inspirée par la nuit de Pâques se déploie dans un onirisme frémissant et multiplie sans heurts les variations de lumière par la grâce d’une écriture aux composantes intimement liées. Laurent Korcia éclaire mystérieusement l’aventure sensible d’Edith Canat de Chizy, créature dont la consistance ressemble à une multitude de feux follets... »
La musique d’Edith Canat de Chizy grise
« ...La musique d’Edith Canat de Chizy grise par sa présence physique et spirituelle à la fois. Yell (1985) joue des distorsions orchestrales, multiplie les profondeurs de champ, spatialise les affinités électives entre pupitres. Canciones (1992), pour douze voix, porté par l’extase, se déploie comme une irradiation de l’âme. Exultet (1995), son concerto pour violon, conquiert par sa fièvre vibratile, son énergie joyeuse, son ivresse bondissante, dans laquelle le soliste n’impose pas sa voix, mais apparaît au premier plan comme une irisation de l’orchestre, un feu follet... »
On goûte cette musique comme une rêverie
« ...On goûte cette musique comme une rêverie à travers laquelle l’intégrité céleste semble gagner, comme par contagion, toute notre épaisseur vivante et matérielle... »
Il faut admirer la fluidité
« ...Il faut admirer la fluidité, l’équilibre du rapport entre le soliste et l’orchestre, la fermeté architecturale et aussi (surtout ?) le raffinement dans le jeu des timbres et des nuances... »
Violoniste de formation
« ...Violoniste de formation, Edith Canat de Chizy a une prédilection particulière pour les cordes, dont elle utilise toutes les ressources. Elle a un don précieux, celui de la mélodie... Le concerto pour violon est admirable : il y en a peu dans le répertoire contemporain qui soient dotés d’un tel pouvoir d’envoûtement... »
Ancienne élève de Maurice Ohana
« ...Ancienne élève de Maurice Ohana, cet admirateur de Debussy qui a toujours refusé les clans et les chapelles, l’atypique musicienne dépeint avec bonheur un monde de couleurs varié et raffiné... Edith Canat de Chizy travaille son matériau sonore tel le sculpteur appliqué ciselant son bloc de pierre : avec de la méthode et un goût du détail absolu... »
Violoniste de formation, Edith Canat de Chizy
« ...Violoniste de formation, Edith Canat de Chizy n'a jamais quitté le monde qui se rattachait à son instrument. Telle en témoigne la production de ses œuvres qui privilégie d'une manière générale la famille des cordes : Sextuor (1982), Trio Hallel (1991), Siloël pour 12 cordes (1992), Exultet, Concerto pour violon et orchestre (1995). Des pièces pédagogiques (Luceat pour 10 violons solistes en 1983 et Nyx pour 3 violons en 1984), aux grandes fresques orchestrales (Yell en 1985 et De Noche en 1991), l'attention portée au travail sur le matériau sonore offert par cette catégorie d'instrument est omniprésente. C'est à partir de cette couleur de base que semble prendre naissance toute la palette de timbres imaginée par la musicienne, dont l'œuvre pourrait essentiellement être caractérisée par le souci constant du travail des harmonies et de leurs résonances. Aussi Maurice Ohana écrivait-il à propos de la musique d'Édith Canat de Chizy qu'elle « n'a d'autre ambition que de faire aimer cette magie des sons, qui raconte « l'histoire du monde » telle que Debussy la rêvait ». C'est donc bien par la notion générale de « couleur » que l'on pourra appréhender au mieux l'univers de ce compositeur, qui depuis sa rencontre avec Ivo Malec porte une vive attention à la matière acoustique brute. Pour que cette dernière puisse se charger d'expériences et d'intentions musicales riches, les techniques et les concepts qui règlent son organisation sont volontairement écartés au tout début de l'acte de composition. Ils ne réapparaîtront que plus tard, comme induits par le matériau lui-même. Le résultat de ce cheminement suscite une musique tendant à produire, et à être elle-même, une harmonie entre les sphères technique, pratique et spirituelle de l'individu. Ainsi les grandes œuvres d'Édith Canat de Chizy laissent-elles s'épanouir une entente profonde entre le domaine des sens physiques d'une part, et le monde spirituel — plus qu'intellectuel — d'autre part. »
Edith Canat de Chizy n’écrit jamais pour l’œil
« ...Edith Canat de Chizy n’écrit jamais pour l’œil : l’oreille prime tout, mais la parfaite fluidité de ses polyphonies, malgré leur densité impénétrable, témoigne d’une acuité de la perception et d’un contrôle des moyens assez rare... »
Biographie
Après avoir poursuivi des études d’Art et d’Archéologie et de Philosophie à la Sorbonne, Edith Canat de Chizy obtient successivement six premiers prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dont celui de composition, et s’initie à l’électroacoustique au Groupe de Recherches Musicales. Elève d’Ivo Malec, elle fait en 1983 la rencontre décisive de Maurice Ohana, à qui elle consacrera avec François Porcile une monographie en 2005 aux éditions Fayard.
Dans l’œuvre de cette violoniste de formation, qui comporte à ce jour plus d’une centaine d’opus, la musique concertante occupe une place de choix : Moïra, concerto pour violoncelle, primé en 1999 au Concours Prince Pierre de Monaco ; l’année suivante, Exultet, concerto pour violon créé en 1995 par Laurent Korcia, est nominé aux Victoires de la Musique ; Les Rayons du jour, concerto pour alto, est créé en février 2005 par Ana Bela Chaves et l’Orchestre de Paris dirigé par Christoph Eschenbach et dernièrement Missing, son deuxième concerto pour violon, créé par l’Orchestre National de France le 23 Mars 2017.
Parmi ses œuvres marquantes, pour la plupart commanditées par l’Etat, Radio France, l’Orchestre de Paris, l’Ircam, des ensembles tels que Musicatreize, Solistes XXI, Nederlands Kamerkoor, Sequenza 9.3, Accentus, TM+…, on notera particulièrement ses pièces vocales, dont Canciones pour douze voix mixtes (1992), l’oratorio scénique Le Tombeau de Gilles de Rais (1993) – Prix jeune talent musique de la SACD en 1998 – le spectacle de Blanca Li Corazon loco monté au Théâtre National de Chaillot en janvier 2007, ses quatre quatuors à cordes : Vivere (2000), Alive (2003), Proche invisible (2010), En noir et or (2017), ses pièces pour orchestre dont Omen, créé en octobre 2006 par l’Orchestre National de France, Pierre d’éclair, créé en mars 2011 par l’Orchestre National de Lyon, ainsi que ses œuvres avec électronique, Over the sea, créée le 11 Mai 2012 au Festival Manifeste de l’IRCAM et Visio (9 Février2016) au Festival Présences de Radio-France.
Elle a été plusieurs fois en résidence, notamment à l’Arsenal de Metz, auprès de l’Orchestre National de Lyon et au Festival de Besançon où sa pièce pour grand orchestre Times a été imposée à la finale du Concours International des Jeunes Chefs d’Orchestre 2009, et créée par le BBC Symphony Orchestra.
De nombreuses distinctions sont venues couronner son œuvre : Prix de la Tribune Internationale des Compositeurs (pour Yell, en 1990), Prix Paul-Louis Weiller de l’Académie des Beaux-Arts (1992), Coup de cœur de l’Académie Charles Cros pour son CD Moving, Prix Jeune Talent Musique de la SACD, plusieurs prix décernés par la SACEM dont le Grand Prix de la Musique Symphonique en 2004. Elue à l’Académie des Beaux-Arts en 2005, présidente en 2016, Edith Canat de Chizy est la première femme compositeur membre de l’Institut de France. Après avoir dirigé le Conservatoire du 15è art de Paris et celui du 7è art elle a enseigné la composition au CRR de Paris jusqu'en 2017. Edith Canat de Chizy est Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre du Mérite et Commandeur des Arts et lettres. Elle reçoit en 2016 le Grand Prix du Président de la République de l’Académie Charles Cros pour l’ensemble de son œuvre.
(l’œuvre d’Edith Canat de Chizy est publiée aux éditions Lemoine www.henry-lemoine.com et aux éditions Durand-Salabert-Universal http://www.durand-salabert-eschig.com/fr-FR/Composers/C/Canat-de-Chizy-Edith.aspx
After pursuing graduate studies in Art and Archaeology and Philosophy at the Sorbonne, Edith Canat de Chizy successively obtained six premiers prix at the Paris Conservatoire including one in composition. She became initiated into electro-acoustic music with Guy Reibel at the Conservatoire and the Groupe de Recherches Musicales (GRM). A student of Ivo Malec's, in 1983 she had a decisive encounter with Maurice Ohana to whom she, with François Porcile, would devote a monograph in 2005 (Ed. Fayard).
The catalogue of this trained violinist, presently boasting more than 100 opus numbers, concertante music occupies a special place: Moïra, cello concerto, noticed in 1999 by the Fondation Prince Pierre of Monaco ; the following year, Exultet, violin concerto premiered in 1995 by Laurent Korcia, was nominated for the Victoires de la Musique awards; Les Rayons du Jour, viola concerto, was first performed in February 2005 by Ana Bela Chaves and the Orchestre de Paris conducted by Christoph Eschenbach and lastly Missing, his second violon concerto, created by the Orchestre National de France le 23 Mars 2017.
Amongst other notable works, most of them written to commissions by the State, Radio-France, the Orchestre de Paris, IRCAM, and ensembles (Musicatreize, Solistes XXI, Nederlands Kamerkoor, Sequenza 9.3, Accentus, TM+ et al.), one will note in particular her vocal pieces, works for strings (three quartets) and symphonic scores including Omen, first performed in October 2006 by the Orchestre National de France, Pierre d’éclair (March 2011, Orchestre National de Lyon) as well as her works with electronics Over the sea, premiered on May 11, 2012 at the Festival Manifeste of IRCAM and Visio, February 9, 2016 at the Festival Presences of RADIO-FRANCE.
She has been in residence several times, in particular at the Besançon Festival where Times, for large orchestra, was the compulsory work for the finale of the International Competition for Young Conductors in 2009 and first performed by the BBC Symphony Orchestra.
Numerous distinctions have crowned her works: Prize of the International Composers Tribune (for Yell, 1990), Paul-Louis Weiller Prize of the Académie des Beaux-Arts (1992), Coup de cœur of the Académie Charles Cros for her CD Moving, and several prizes awarded by SACEM, including the Grand Prize for Symphonic Music in 2004.
Elected at the Académie des Beaux-Arts in 2005, president of this Academy in 2017, Edith Canat de Chizy is the first woman composer member of the Institut de France. After having directed the Conservatories of 15è and 7è Art in Paris, she has taught composition at the Paris Regional Conservatory until 2017. She is Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Ordre du Mérite and Commandeur des Arts et Lettres.
In 2016, she was awarded the Grand Prize of the President of the Republic by the Académie Charles Cros.
Catalogue
Actualité
World song
Création mondiale. Festival Printemps des orgues. Cathédrale d'Angers.
Amore
Création mondiale. Ensemble Cum Jubilo. Eglise de Montmoreau. Charente.
Paradiso
Création mondiale. Choeur Spirito, Duo d'accordéons Xamp: Jean-Etienne Sotty et Fanny Vicens. Festival Archipel. Genève.
Sun dance
Création mondiale. Hampus Lindwall, orgue. Concert Points d'orgues. Grande salle Pierre Boulez Philharmonie de Paris
Haute Ecole de Musique Lausanne (HEMU)
Edith Canat de Chizy invitée du 14 au 17 Décembre 2018 à la HEMU de Lausanne.
Le 17 Décembre: concert avec l'Ensemble Contemporain de la HEMU:
Pluie, Vapeur, Vitesse
Sombra
Over the sea
Burning
Vagues se brisant contre le vent
Concerts
Amore
Ensemble Cum Jubilo. Jarnac. Charente.
Amore
Ensemble Cum Jubilo. Festival Voix et Route Romane.
Amore
Ensemble Cum Jubilo. Abbaye de Nanteuil.
Prélude au silence
Frédérique Lagarde, piano. Rencontres musicales de Haute Provence.
Mobiles immobiles
Frédérique Lagarde, piano. Rencontres Musicales de Haute Provence
Discographie